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Marché secondaire des CEE : interview avec Christophe Casabonne

Le marché secondaire des CEE est souvent méconnu des consommateurs d’énergie alors qu’il est un maillon essentiel du dispositif. Fonctionnant sur le principe du pollueur-payeur, le dispositif des Certificats d’Economies d’Energie permet de flécher plusieurs milliards d’euros chaque année vers des projets d’efficacité énergétique. Financés par les vendeurs et fournisseurs d’énergie, ceux-ci ont la possibilité de produire en direct des CEE en incitant les consommateurs à faire des projets ou de racheter des volumes à des tiers. Christophe Casabonne, responsable de l’accès aux produits environnementaux chez ENGIE, répond à nos questions sur le marché secondaire des CEE.

Qu’est-ce que le marché secondaire des CEE ?

« Le marché est l’espace-temps dans lequel les acteurs monétisent leurs actions de financement d’opérations d’économies d’énergie et les certificats qui leurs sont délivrés par l’Etat » nous explique Christophe. Très concrètement, le marché secondaire des CEE est une place de marché qui permet aux obligés (les vendeurs et fournisseurs d’énergie) d’acquérir des Certificats d’Economies d’Energie en les rachetant à des producteurs de CEE (notamment des délégataires) à différentes maturités de livraison.

Ce marché existe en complément du marché primaire des CEE, qui déclenche la production en direct des Certificats d’Economies d’Energie. C’est celui le plus connu : les acteurs du dispositif incitent les consommateurs (industriels, entreprises, particuliers…) à lancer des projets d’efficacité énergétique pouvant être financés partiellement ou totalement par les CEE.

C2E Market, une place de marché pour l’achat et la vente des CEE

« Au mois de novembre 2020, une place de marché digitale a vu le jour pour incarner cette unité de temps et d’action. Avec sa quarantaine d’adhérents, la plateforme C2E Market est une vraie place de marché, un théâtre où les acteurs s’échangent des CEE » précise Christophe Casabonne.

Des acteurs comme ENGIE, TOTAL, Carrefour ou Intermarché s’y retrouvent pour acheter et vendre des volumes de Certificats d’Economies d’Energie. Plus de 360 transactions ont ainsi été réalisées depuis sa création permettant d’échanger 72 TWhc. Le volume moyen de transaction est de 200 GWhc.

Il y a fort à parier que cette place de marché va continuer à prendre de l’ampleur dans les prochaines années.

Marché secondaire des CEE : quelles perspectives pour la fin de la 5ème période ?

Christophe revient sur le contexte : « Depuis le début de la 5ème période, nous observons que la trajectoire nationale de réduction des consommations d’énergie d’ici 2030 se précise et prend de l’ampleur. Dans la première année de P5, le marché était long et vivait sur les volumes produits pendant la 4ème période. Le niveau de production était supérieur à l’obligation ce qui a entrainé une baisse des prix. Aujourd’hui, le rythme de production et d’engagement est ralenti, la production baisse tandis que l’obligation est – elle – de plus en plus élevée. Par ailleurs, le niveau de délivrance depuis le début 2023 est bien plus bas qu’en 2022, ce qui amène des inquiétudes sur l’atteinte de l’objectif. Ces deux facteurs entrainent une réhausse des prix sur le secondaire, mais pas nécessairement une accélération de la dynamique de travaux ».

Tandis que le marché semble de plus en plus court, les consultations de cet été vont plutôt dans le sens d’un renforcement de l’obligation. Si le marché secondaire peut permettre aux obligés d’acquérir des volumes, la capacité à produire des CEE sur le marché primaire apparait comme le réel enjeu de cette deuxième partie de période.

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